Quand Marseille vous est contée...
Marseille et ses vieux clichés, Marseille et sa réalité sociale, Marseille enfin et ses trésors insoupçonnés, riche de toutes ses différences, de tant de contradictions, mais néanmoins le reflet d'un monde en perte de vitesse, d'une société en manque de repères! Et si nous étions tous un peu responsables, acteurs silencieux et finalement complaisants d'injustices qui gangrènent une population qui n'a plus le choix.
Aujourd'hui les quartiers nord sont une source d'inspiration intarissable pour un mauvais feuilleton marseillais largement relayé par la presse, et qui fait bien du tort à notre ville. Alors, puisque Marseille est devenue malgré elle la lace où se jouent des vrais enjeux de société, soyons également précurseurs dans l'analyse du problème, cherchons dans nos ressources humaines des réponses différentes.
Comment offrir à ces générations d'enfants, adultes de demain, l'espoir d'un monde dans lequel il est encore possible de rêver? Cessons peut-être d'attendre indolents que la solution vienne des autres. La police évidemment ne réglera rien toute seule dans une société qui prend l'eau. C'est toute une ville qui doit se sentir concernée par un mal)être collectif. les forces de l'ordre colmatent, rassurent momentanément, déplacent parfois le problème, mais rien ne peut changer sur le fond sans que chacun ne s'implique. Le racisme primaire n'a jamais été une réponse. La solution ne trouvera pas non plus ses racines dans la division et nous avons tout à perdre à monter des individus les uns contre les autres. Il faut beaucoup d'amour pour apaiser les tensons. Ce n'est ni un problème de face, ni un problème de religion: chacun est libre de puiser ses forces là o il trouve du sens. Quelle importance, pourvu que l'humain reste au centre de toutes les préoccupations? C'est inexorablement un problème d'Homme! Alors que certains s'éloignent progressivement de l'essentiel, nous restons tous membres à part entière d'une société qui se déshumanise et nie trop souvent les valeurs fondamentales, rendant le mieux vivre ensemble difficile. Le mal-être général nous ronge lentement et nous tuera sûrement si nous n'y prenons garde. Nous devons redonner du sens à l'autre, à la vie, au travail, au respect, à l'écoute, à l’entraide. Il faut préserver l'humain au centre de nos priorités, car si nous ne faisons rien, c'est que nous n'attendons rien en retour. Terrible constat! C'est en semant que l'on récolte: il faut des graines de confiance et d'espoir pour que la vie reprenne ses droits. Ayons le courage de proposer une alternative à l'illusion, soyons exemplaires et faisons éclater les couleurs du possible pour redonner un peu d'ambition à notre Société. Nous sommes des êtres de chair et de sang, et nous refusons de devenir d'innommables robots dénués de tous sentiments. L'émotion doit être choyée, valorisée, nous tous hommes et femmes avons le droit de pleurer, d'être troublés, ne refusons pas notre part d'humanité, c'est la réponse absolue à la violence qui ronge notre société!
L'art nous conduit au plus profond de l'être, dans cet intime infini qui héberge notre âme. Un chemin trop souvent délaissé au profit de la voie encombrée et asphyxiante qui nous plonge dans le "faire" et nous aveugle obstinément. Prenons le temps, laissons parler nos sens, mettons des couleurs, des formes, des mots, de la musique, des gestes sur nos émotions, explorons nos méandres, assumons et dévoilons notre complexité, mettons l'invisible en lumière, réapprenons à ÊTRE. Nous autres artistes sommes investis d'une mission particulière à une époque où il est parfois plus facile de s’accommoder d'une situations précaire sous prétexte qu'elle nous semble fatale! A travers notre travail nous communiquons, exprimons notre monde intérieur pour mieux le partager. Nous sommes des passeurs d'émotions et partons à la rencontre de l'autre dans l'espoir de le toucher dans ce qu'il a de plus précieux. Acceptions de nous laisser surprendre et émouvoir, soyons ivres d'absolu et devenons ensemble des acteurs convaincus, engagés dans la reconstruction d'un monde plus humain.
L'Art permet également de créer du lien social. A travers les "ateliers de peinture de rue" que j'anime dans les quartiers Nord de la ville, je mesure l'urgence de rétablir des relations de confiance avec cette partie de notre cité phocéenne laissée en marge de nos préoccupations, et trop facilement stigmatisée par des règlements de comptes récurrents. Les enfants viennent chercher auprès de nous de l'attention, de l'écoute, et beaucoup d'affection. Ici ils existent, ici on donne du rêve, mais on explique également que le rêve peut devenir un véritable chemin de vie à force de travail, de passion et de conviction. Lorsque je suis arrivée il y a un an, j'étais pétrie de préjugés. ces rendez-vous hebdomadaires ont changé ma vision des choses. Oui, ce sont des quartiers sensibles, tellement riches de sensibilités différentes et insoupçonnées! A travers les couleurs, on donne aux enfants la possibilité d'exprimer leur émotions. Ils ont changé mon regard sur "leur" monde qui est aussi le mien, et m'ont convaincue: j'avais donc raison d'y croire.
Valérie Duron-Pechere
Atelier Val'Art
42 rue Sainte Françoise
Marseille et ses vieux clichés, Marseille et sa réalité sociale, Marseille enfin et ses trésors insoupçonnés, riche de toutes ses différences, de tant de contradictions, mais néanmoins le reflet d'un monde en perte de vitesse, d'une société en manque de repères! Et si nous étions tous un peu responsables, acteurs silencieux et finalement complaisants d'injustices qui gangrènent une population qui n'a plus le choix.
Aujourd'hui les quartiers nord sont une source d'inspiration intarissable pour un mauvais feuilleton marseillais largement relayé par la presse, et qui fait bien du tort à notre ville. Alors, puisque Marseille est devenue malgré elle la lace où se jouent des vrais enjeux de société, soyons également précurseurs dans l'analyse du problème, cherchons dans nos ressources humaines des réponses différentes.
Comment offrir à ces générations d'enfants, adultes de demain, l'espoir d'un monde dans lequel il est encore possible de rêver? Cessons peut-être d'attendre indolents que la solution vienne des autres. La police évidemment ne réglera rien toute seule dans une société qui prend l'eau. C'est toute une ville qui doit se sentir concernée par un mal)être collectif. les forces de l'ordre colmatent, rassurent momentanément, déplacent parfois le problème, mais rien ne peut changer sur le fond sans que chacun ne s'implique. Le racisme primaire n'a jamais été une réponse. La solution ne trouvera pas non plus ses racines dans la division et nous avons tout à perdre à monter des individus les uns contre les autres. Il faut beaucoup d'amour pour apaiser les tensons. Ce n'est ni un problème de face, ni un problème de religion: chacun est libre de puiser ses forces là o il trouve du sens. Quelle importance, pourvu que l'humain reste au centre de toutes les préoccupations? C'est inexorablement un problème d'Homme! Alors que certains s'éloignent progressivement de l'essentiel, nous restons tous membres à part entière d'une société qui se déshumanise et nie trop souvent les valeurs fondamentales, rendant le mieux vivre ensemble difficile. Le mal-être général nous ronge lentement et nous tuera sûrement si nous n'y prenons garde. Nous devons redonner du sens à l'autre, à la vie, au travail, au respect, à l'écoute, à l’entraide. Il faut préserver l'humain au centre de nos priorités, car si nous ne faisons rien, c'est que nous n'attendons rien en retour. Terrible constat! C'est en semant que l'on récolte: il faut des graines de confiance et d'espoir pour que la vie reprenne ses droits. Ayons le courage de proposer une alternative à l'illusion, soyons exemplaires et faisons éclater les couleurs du possible pour redonner un peu d'ambition à notre Société. Nous sommes des êtres de chair et de sang, et nous refusons de devenir d'innommables robots dénués de tous sentiments. L'émotion doit être choyée, valorisée, nous tous hommes et femmes avons le droit de pleurer, d'être troublés, ne refusons pas notre part d'humanité, c'est la réponse absolue à la violence qui ronge notre société!
L'art nous conduit au plus profond de l'être, dans cet intime infini qui héberge notre âme. Un chemin trop souvent délaissé au profit de la voie encombrée et asphyxiante qui nous plonge dans le "faire" et nous aveugle obstinément. Prenons le temps, laissons parler nos sens, mettons des couleurs, des formes, des mots, de la musique, des gestes sur nos émotions, explorons nos méandres, assumons et dévoilons notre complexité, mettons l'invisible en lumière, réapprenons à ÊTRE. Nous autres artistes sommes investis d'une mission particulière à une époque où il est parfois plus facile de s’accommoder d'une situations précaire sous prétexte qu'elle nous semble fatale! A travers notre travail nous communiquons, exprimons notre monde intérieur pour mieux le partager. Nous sommes des passeurs d'émotions et partons à la rencontre de l'autre dans l'espoir de le toucher dans ce qu'il a de plus précieux. Acceptions de nous laisser surprendre et émouvoir, soyons ivres d'absolu et devenons ensemble des acteurs convaincus, engagés dans la reconstruction d'un monde plus humain.
L'Art permet également de créer du lien social. A travers les "ateliers de peinture de rue" que j'anime dans les quartiers Nord de la ville, je mesure l'urgence de rétablir des relations de confiance avec cette partie de notre cité phocéenne laissée en marge de nos préoccupations, et trop facilement stigmatisée par des règlements de comptes récurrents. Les enfants viennent chercher auprès de nous de l'attention, de l'écoute, et beaucoup d'affection. Ici ils existent, ici on donne du rêve, mais on explique également que le rêve peut devenir un véritable chemin de vie à force de travail, de passion et de conviction. Lorsque je suis arrivée il y a un an, j'étais pétrie de préjugés. ces rendez-vous hebdomadaires ont changé ma vision des choses. Oui, ce sont des quartiers sensibles, tellement riches de sensibilités différentes et insoupçonnées! A travers les couleurs, on donne aux enfants la possibilité d'exprimer leur émotions. Ils ont changé mon regard sur "leur" monde qui est aussi le mien, et m'ont convaincue: j'avais donc raison d'y croire.
Valérie Duron-Pechere
Atelier Val'Art
42 rue Sainte Françoise
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